S’il y a bien une saga super-héroïque qui fait l’unanimité dans le monde vidéoludique, c’est celle connue sous l’appellation des « Batman Arkham ». Il faut dire que Rocksteady frappait fort en 2009 lorsque le développeur sortait « Arkham Asylum », véritable déclaration d’amour au personnage créé par Bill Finger et Bob Kane en 1939. Depuis d’autres titres sont sortis pour au final constituer une saga complète et - chose rare - agrandir puis conclure définitivement cet univers.
C’est sur cette licence que j’ai décidé de revenir en reprenant tous les titres dans l’ordre chronologique, après les avoir parcourus pour la plupart à l’époque de leurs sorties respectives. J’avais des souvenirs intacts de certaines choses tandis que d’autres m’étaient complètement sorties de la tête mais globalement je retrouvai mes marques, et ce avec délectation.
Nous voilà donc parti pour une rapide rétrospective de tout ce qui constitue la saga « Arkham » : les jeux, les DLC et peut-être même plus....

-> Pas de film ou série cette semaine mais à l'instar de cet article d'il y a quelques années qui revenait sur la Saga Resident Evil, on va redécouvrir ici celle dites des "Arkham".

Précision: pour les besoins de cette rétrospective et pour mon plaisir personnel, j’ai refait tous les jeux dont je vais parler mais certainement pas à 100 %. C’est-à-dire pour être clair que je n’ai pas calculé les interminables quêtes de L’Homme-Mystère nécessitant de résoudre des centaines d’énigmes par aventure. Parce que premièrement sinon j’y serai encore dans 10 ans et deuxièmement car je les avais déjà toutes faites lors de mes premières parties. Sincèrement je n’ai pas eu le courage de me les retaper, et de surcroît en devant enchaîner tous les jeux…
Ne sont pas présents également les comics, le jeu en Réalité Virtuelle et les jeux mobiles.

BATMAN ARKHAM, C'EST QUOI ?

Synthétiquement, il s’agit d’un Beat’m All très scénarisé dans des environnements qui deviendront de plus en plus grand au fur et à mesure des épisodes. L’univers du Chevalier Noir y est très référencé et on sent l’immense respect de Rocksteady envers l’œuvre depuis ses origines. Les graphismes se veulent réalistes et sans fantaisie, décrivant un Gotham City crépusculaire qui semble aux mains des criminels.


The Iconic Duo

Les jeux se divisent en plusieurs sections de jouabilité: recherche, enquêtes, mode « prédateur » (Batman doit se débarrasser des hommes à l’intérieur d’une pièce de la manière la plus discrète possible), résolution d’énigmes et surtout phase de baston contre des hordes d’adversaires. Ces dernières qui peuvent d’emblée sembler insurmontable sont en fait d’une relative facilité du moment que l’on maîtrise ce qui fait le cœur des Arkham: le Freeflow, ou l’art du combat de la manière la plus fluide possible. À cet égard, une phase d’apprentissage est nécessaire pour bien appréhender le concept. Ce qui tombe bien car chronologiquement on débute par une phase qui porte très bien son nom...

 

INITIATION (2013)

Un mystérieux américain débarque un matin dans le lointain temple de Maître Kirigi, situé dans les montagnes éternellement enneigées de Corée du Nord. Là, il deviendra le serviteur du vieil enseignant, qui l’autorisera exceptionnellement à participer à ses cours d’arts martiaux en compagnie de ses élèves, dans le rôle attitré du souffre-douleur. D’abord complètement dépassé et perdu, il parviendra à force de détermination, d’échecs et de persévérance à devenir le meilleur élève que le vieux château ait eu en son sein…


Les Arts Martiaux à la dure...

Initiation est à la base un petit scénario téléchargeable d’Origins, sous la forme de différentes cartes de défis au challenge assez élevé. On y trouve une « trame » principale qui se constitue de plusieurs épreuves qu’il faut réussir d’une seule traite et qui sert d’outil narratif mais il est possible d’effectuer - et surtout d’apprendre - les différentes épreuves une par une avant de les tenter d’affilée. Cette extension est composée de trois cartes de « Combats » (trois divisées en plusieurs sous-épreuves) et de deux cartes de « Prédateurs » chronométrées (C’est Chaud !!).


Pour Bruce comme pour le joueur, Initiation est indispensable pour maîtriser le combat contre des adversaires bien plus nombreux !

Chronologiquement c’est bien entendu le début des aventures de Bruce Wayne mais en terme de date de sortie on est peu de temps avant « Knight », c’est donc dans une quête assez corsée et complète dans laquelle on se retrouve quand on se lance là-dedans. J’avoue avoir passé énormément de temps sur ce DLC, qui en vérité est tout simplement idéal pour apprendre à maîtriser le Chevalier Noir sur le bout des doigts. Croyez-moi, quand vous réussissez « Initiation », tout ce qui suivra après vous semblera une balade de santé !


Lady Shiva est vraiment coriace

 

ARKHAM ORIGINS (2013)

Depuis quelque temps règne sur la pègre de Gotham une drôle de situation, méconnue jusqu’alors. Une espèce de cinglé en habit de chauve-souris s’en prend à leur business. Toute action entraînant une réaction, les pires malfrats commencent à s’organiser pour pallier à la nouvelle menace. Mais celui qui s’attelle le plus à la tâche, c’est Roman Sionis, alias « Black Mask » qui le soir du réveillon de Noël organise une chasse à l’homme grandeur nature. Quiconque lui apportera la tête du « Batman » recevra une belle récompense. Une mission pas si simple à boucler pour les huit candidats qui prétendent la mener à bien. Mais il se pourrait aussi que le vilain au masque noir ait plus d’un joker dans sa manche...


Un réveillon de Noël mouvementé à Arkham cette année

Version "Year One" de l’univers Arkham, on poursuit notre odyssée au côté de Bruce Wayne alors qu’il commence à peine sa croisade contre le crime. Entre légende urbaine et cible bien réelle à la fois pour les criminels et la police, le justicier de la nuit ne chômera pas en attendant de recevoir ses cadeaux sous le sapin au petit matin.


L'ordre contre l'Anarchie. Allégorie.

D’une émeute à la prison de Blackgate à la confrontation finale contre sa future némésis, il faudra terrasser de nombreux adversaires plus ou moins coriaces et résoudre des crimes parfois assez glauques. Monde ouvert composé de deux quartiers séparés par un pont (le vieux et le nouveau Gotham), notre sombre héros masqué connaîtra de nombreuses phases de castagne avec en balance des séquences de « prédateurs » assez jouissive (quand on ne se plante pas lamentablement). Bien sûr les nombreux gadgets seront là pour asseoir votre domination sur ses pauvres troufions qui ne représentent pas une grande menace. Du moins pour la plupart car certains d’entre eux se révèlent plus malins ou mieux équipés que leurs congénères…


Tombe la neige et les chiroptères

Parmi les nombreux ennemis que nous seront amenés à croiser au cours de cette enneigée soirée, certains marquent plus que d’autres. Bane, Copperhead, Lady Shiva, Firefly… on notera également la présence d’autres vilains tels que le Chapelier Fou ou bien Anarky (quêtes secondaires). En ce qui concerne les rencontres d’alliés, ce sont surtout les Gordon père et fille desquels on se rapproche ici, tandis qu’Alfred connaîtra lui aussi quelques déboires à la Batcave - d’ailleurs disponible à peu près à n’importe quel moment via le ‘voyage rapide’ (qui permet aussi de circuler sur la carte via des points d’accès prédéfinis).


Une belle brochette d'adversaire

Considéré comme le « quatrième jeu d’une trilogie » car pas développé par Rocksteady - mais par Warner Bros Game Montreal - cet épisode n’a pas les faveurs des fans de la saga Arkham en général. Pourtant il s’agit peut-être de mon épisode préféré en terme de jouabilité. Clairement le plus fluide du lot, avec des ajouts de combo bien pensé et qui procure un vrai sentiment de puissance tout en restant clair et compréhensible.
De plus c’est celui qui marque la rencontre entre Batou et Monsieur J, une rencontre assez surréaliste et pleine de folie chaotique (notez que l’on joue le clown lors d’une scène métaphorique lorsqu’il est diagnostiqué à son arrivée à Blackgate en tant que prisonnier. Diagnostiqué par une psychiatre du nom d’Harleen Quinzel…). J’y apprécie aussi son atmosphère enneigée, presque bucolique qui donne un caractère onirique à toute l’aventure. Ou tout-au-moins moins désespéré que dans les autres épisodes en tout cas.


La petite amie de Roman, première victime connue d'un type à l'humour très particulier

Lien avec la suite: au cours du générique, une interview de Quincy Sharp par Jack Ryder dans lequel il évoque la réhabilitation du vieil asile à l’abandon...

 

CŒUR DE GLACE (2014)

Cold, Cold Heart est un autre DLC narratif d’Origins qui lui revient sur les débuts de Mister Freeze. Lors du réveillon du nouvel an (donc une semaine après le jeu principal) alors que tout le gratin de Gotham attend la nouvelle année au manoir de Bruce Wayne, une attaque a lieu en pleine réception par un individu et ses sbires. Particularité de ce nouvel entrant: il possède un puissant rayon réfrigérant. Son but en venant ici et de capturer Ferris Boyle, patron de la puissante compagnie Goth Corp. Bruce devra rejoindre la Batcave discrètement pour devenir son alter ego afin de découvrir le fin mot de cette histoire dans les laboratoires de la société.


Courte visite du Manoir Wayne avec le maître des lieux

On passera rapidement sur ce sympathique rajout qui permet d’incarner Bruce Wayne durant quelque temps et de visiter tout autant une partie du manoir. On dégotera pour la dernière partie une armure « batmaniesque » résistante aux basses températures qui a plutôt belle allure. Comme à son habitude, le puissant Mister Glacon se révèle un personnage complexe et pas foncièrement mauvais mais qui emploie des méthodes extrêmes pour parvenir à son unique objectif: guérir sa femme maintenue en vie dans un caisson cryogénique. L’add-on se chargera de vous expliquer le pourquoi du comment de toute cette abracadabrantesque situation.


Un tempérament de feu dans un cœur de glace

 

BLACKGATE (2013)

Une énième nouvelle émeute dans la prison de Blackgate qui oblige une fois de plus le « Caped Crusader » à y déployer tous les moyens nécessaires pour y rétablir l’ordre. Une fois sur place il constate que les lieux sont sous le contrôle de trois vilains, chacun ayant pris possession d’un secteur: le Joker, le Pingouin et Double-Face. Avec l’aide faussement désintéressé d’une étrange cambrioleuse à l’aspect de chat qu’il traque depuis plusieurs semaines, il parcourra l’ensemble du centre pénitentiaire pour y secourir les otages et remettre sous les verrous les évadés...


Le jeu est sur un seul plan, avec cependant des angles de caméra assez bien pensé

Épisode 3DS un peu trop ambitieux qui a su mettre mes nerfs en pelote, Arkham Origins Blackgate n’est pas en soi un mauvais jeu mais nom d’une cacahuète, sa maniabilité est tout simplement atroce. Visiblement la version PS Vita est meilleure sur bien des aspects et tout du moins sur la carte qui s’affiche en trois dimensions sur la portable de Sony. Car chez Nintendo, l’écran alloué à celle-ci est en soi une énigme tant c’est indéchiffrable. Combien de fois ai-je soupiré de désespoir au moment de devoir quitter un bâtiment, en tournant en rond sans comprendre quel était le chemin de la sortie…


"GRRAAAAAOOOOUUUU !"

Parce que oui, la cartouche n’est pas avare en aller-retour entre les différents secteurs et vous finirez par maudire le level-design labyrinthique de la prison. Mais tout cela n’est rien encore une fois face à la catastrophe de la jouabilité, et les séquences de prédateurs sont là pour en attester. Un cauchemar où tout ce que vous entreprenez foire systématiquement à cause de la manipulation hasardeuse et de la configuration des touches de la console (A et B puis Y et X qui sont placés à l’envers, un truc qui me rend dingue… ce qui fait que quand par réflexe vous pensez appuyer sur A en fait non vous faites B ! Grrr).


La charte graphique très BD des cinématiques fonctionne en plan fixe, mais dès que cela se meut l'effet ne marche plus du tout

Ajoutez à cela un choix artistique en ce qui concerne les cinématiques plus que discutable et des phases de jeu certes diverses mais parfois peu claire quant à ce qu’il faut y faire (la rencontre avec Grundy, le combat final contre Catwoman…) et vous obtenez un titre pas loin du sacerdoce.

 

EN FAMILLE (2015)

L’infâme Joker et sa tarée de copine Harley Quinn ont enlevé le commissaire Gordon et l’ont emmené sur une ancienne plateforme sur le littoral gothamien reconvertie en fête foraine, aujourd’hui à l’abandon. Sans la moindre hésitation et sans l’aval de son mentor, Batgirl (alias Barbara Gordon) se rend sur les lieux pour libérer son père des griffes du vilain au sourire perpétuel. Au dernier moment elle est rejointe par Robin (Tim Drake) et tous deux se chargeront de cette affaire.


Pas loin d'une décennie intra-histoire entre le jeu en 2.5D et cette aventure avec Barbara

« En famille » (« A Matter of Family » en VO) nous met donc dans la peau de Batgirl pour cette mission en complément d’Arkham Knight mais qui se déroule donc bien avant les événements de son jeu affilié. Ambiance pluvieuse et un brin mystérieuse, j’aime beaucoup cette petite aventure aux commandes de la rouquine de la Bat-Family. Il faut dire que la demoiselle en impose dans sa tenue, que je trouve très classe (chose assez constante dans la saga Arkham, les chara-design sont rarement à côté de la plaque) et que son personnage est bien mis en scène et bien utilisé. Oui elle frappe moins fort les gros bourrins qui lui servent d’adversaires mais elle contrebalance par une agilité et une rapidité accrue (sans parler des gadgets, qui sont peu ou prou les mêmes que Batman). Notez que le DLC use du système de combat à deux que l’on retrouve dans « Knight », il est donc possible de contrôler Robin lors des séquences de baston et même de finir des ennemis dans des combos en duo.


Ils sont assez classe dans leurs costumes les deux bras droit de la chauve-souris

On incarne donc une Barbara Gordon alors en pleine possession de ses moyens. J’oserai même jusqu’à dire au pinacle de sa vie, peu avant le drame qui la clouera sur un fauteuil roulant. Ce destin funeste auquel elle répondra avec bravoure pèse évidemment tout au long de ce petit épisode qui la met en vedette (évidemment les protagonistes n’en savent rien). Notez que dans cet univers elle aura une romance toujours avec Robin, mais pas avec le même (Tim Drake à la place de Dick Grayson), ce qui ne change en vérité pas grand-chose mais pour les esprits chagrins tel que le mien, ce genre de détail peut faire tiquer.

 

ASSAUT SUR ARKHAM (2014)

On passe à un autre média avec ce film d’animation qui retrace une mission de la Task Force X sous la houlette de l’impitoyable Amanda Waller. C’est ainsi que Deadshot, Harley Quinn, Killer Frost, Captain Boomerang, King Shark et Black Spider se doivent d’infiltrer en toute discrétion l’asile d’Arkham pour y dégoter coûte que coûte le sceptre d’Edward Nygma, dans lequel sont renfermés des secrets que veut obtenir Waller. De son côté, Batman est occupé à devoir retrouver une bombe que le Joker - incarcéré dans sa cellule - a dissimulée quelque part à Gotham. Il se pourrait bien que les deux missions finissent par se croiser...


La troupe en charge de cette mission suicide

Parmi la pléthore de dessin animé Warner centré sur DC, il y en a donc un qui s’inscrit dans la continuité « Arkham » et à l’instar des autres productions il est de bonne facture et se suit agréablement. Il existe un autre animé mettant en scène la « Suicide Squad » du nom de « Le prix de L’Enfer » qui lui fait partie de l’univers « The New 52 » (la continuité qui part de Flashpoint et dont j’avais parlé dans cet article) ainsi que bien entendu les fameux films qui ont tant fait parler d’eux.


Pas du genre à sourire le Batou

Pour en revenir à cet Assaut sur Arkham, bien qu’il ne soit pas indispensable au visionnage si on souhaite faire une intégrale de la saga, il reste une pièce du puzzle qui fait le café et permet d’étendre un peu plus l’univers en intégrant des personnages inédits par rapport aux jeux (Boomerang, Frost…). Il n’a cependant aucun véritable apport scénaristique quant à l’ensemble de la licence.

 

ARKHAM ASYLUM (2009)

Alors qu’il ramène une nouvelle fois le Joker à l’asile d’Arkham, Batman se retrouve mêlé à une insurrection des internés fomentée de longue date par le Prince Clown du Crime. Les belligérants ayant pris le contrôle de l’île, notre héros de la nuit devra reprendre un par un les bâtiments et les sécuriser avec l’aide du peu de force de sécurité encore présente. Bien entendu, les super-vilains sont de la partie et n’hésiteront pas à mettre des bâtons dans les roues du Chevalier Noir. La nuit s’annonce longue…


Un éternel recommencement

Le titre fondateur. La petite pépite qui à sa sortie a mis tout le monde d’accord. Un jeu Batman à la hauteur du personnage et qui exploitait de magnifique manière l’univers du héros de DC. Premier degré assumé et absolu, et surtout respect total du lore certes adapté à sa sauce mais sans rien dénaturer de fondamental ; le travail d’écriture étant de toute façon chapeauté par Paul Dini, le scénariste derrière la mythique série de 1992.


"Bienvenue à la maison"

On y découvrait le système de jeu, le Freeflow, les agaçantes et bien trop nombreuses énigmes du Sphinx, les références à foison, le relooking hallucinant des personnages (Croc, l’Épouvantail, Poison Ivy…). Près de 15 ans après sa sortie, il impressionne toujours par ses graphismes, son environnement, son atmosphère oppressante et surtout sa mise en scène qui reste malgré ses nombreuses suites la plus aboutie de la saga (comment ne pas évoquer les passages devenus cultes du Docteur Crane ?).


"Tu connais celle du flingue tenu par un clown ?"

 

Un chef d’œuvre, tout simplement.

 

Lien avec la suite: dans le bureau de Quincy Sharp, une pièce secrète (qui fut révélée par Rocksteady après une année où elle fut non découverte par les joueurs) qui dévoile les plans pour Arkham City.

 

ARKHAM CITY (2011)

Après les événements tragiques à l’asile d’Arkham, L’ex-directeur Sharp devenu maire s’associe au psychologue Hugo Strange pour transformer un quartier entier de Gotham en prison à ciel ouvert. Projet fou qui pourtant se concrétise et dans lequel sont donc réunis les prisonniers de droit commun de la prison de Blackgate et les tarés d’Arkham, pour ce qui donne naissance à rien de moins que l’anti-chambre de l’Enfer. C’est dans ce contexte que Bruce Wayne, farouchement opposé à ce projet, se retrouve enfermé dans le quartier bouclé. Très vite il prendra l’identité de son double nocturne pour mettre fin à cet endroit insensé dans lequel ce sont les criminels qui font la loi…


"C'est qui le boss de la zonzon ?"

BOUM ! J’avoue que lorsque je découvrais Arkham City la première fois j’étais soufflé. On s’y croit vraiment dans ce quartier malfamé de Gotham. Et quand on débarque devant le Monarch Theater et sa célèbre allée censée être un raccourci, je ne vous raconte pas l’émotion puissante que j’ai ressentie. C’était tout bonnement incroyable de pouvoir se retrouver « physiquement » là, à l’origine du personnage culte de mon adolescence. Et ce n’est qu’une infime parcelle comparé au travail titanesque effectué dans le reste de l’œuvre, d’un jusqu'au-boutisme saisissant.

Un bien étrange docteur...

On parcourt dans la peau du justicier de la nuit ce pénitencier à la limite du camp de concentration où rare sont les bonnes âmes. Le versatile Double-Face, l’agaçant Nygma, le crapuleux Pingouin… Tous se retrouvent sous la coupe du sadique Strange qui considère son quartier comme un gigantesque laboratoire pour ses expériences psychologiques. Mais est-il vraiment la tête pensante derrière ce projet fou ?

Et pendant ce temps-là, le Joker s’amuse comme un petit fou malgré les rumeurs de maladie qui semble l’affligé...


Il n'est pas dans son meilleur jour...

Lien avec la suite: dans un bateau à l’apparence anodine, les restes d’un laboratoire de Jonathan Crane. C’est là qu’il mit au point la formule de sa toxine de peur aéroporté, nécessaire pour son grand plan à venir.

 

LA REVANCHE D'HARLEY (2012)

Contenu supplémentaire d’Arkham City, on y incarne Robin (Tim Drake) parti à la recherche d’un Batman disparu depuis plusieurs jours. Il commence ses investigations du côté de la planque d’Harley, l’ancienne usine métallurgique de Roman Sionis (comme dans le jeu-mère). Très vite ses suspicions s’avèrent exactes et dès lors nous basculeront entre lui et son ancien mentor à 48h d’intervalle pour avoir tous les tenants et aboutissants de l’histoire.


Une veuve pas très joyeuse...

Un supplément vidéoludique franchement dispensable, qui ne servira avec le recul qu’à une seule chose, apporter une réponse à la question qui taraudait les fans: "Harley est-elle enceinte ?"
Réponse non.
Merci au revoir.


Ooooh ! Mais c'est un mausolée !

Bon, ça reste sympathique de jouer Robin mais pas non plus de quoi fouetter un chat...

 

HARLEY QUINN (2015)

Se déroulant avant les événements du jeu principal, on y joue comme son nom l’indique l'arlequine en deuil venue libérer sa copine Pamela détenue dans la prison de Blüdhaven. Très court, il est sauvé de l’oubli par le caractère de sa protagoniste et son sens d’analyse qui laisse entrevoir les manifestations de sa folie psy assez sévère. Les moments où elle se parle à elle-même avec ses différentes personnalités sont vraiment réussis. Farfelus mais réussi.

"Salut Pam'. Toujours la main verte à ce que je vois..."

En boss de fin, nous rencontrons un Nightwing assez compliqué à mettre à terre. Le reste de cette courte histoire n’a rien de compliqué...

 

ARKHAM KNIGHT (2015)

L’Épouvantail signe son grand retour en menaçant Gotham City dans sa globalité. Ni une ni deux la ville est évacuée pour éviter un bain de sang causé par la toxine de terreur du super-vilain. Ne reste que les brigands et quelques alliés du Dark Knight pour garder la cité. Ainsi que le mystérieux Chevalier d’Arkham et ses nombreuses troupes para-militaires qui n’auront qu’un seul but: Tuer Batman !


Il ne plaisante pas l'Épouvantail avec sa toxine !

On reprend la formule de City mais on l’élargit fois 10 ! Et pour circuler dans cette carte immense on amène enfin la Batmobile ! Malheureusement on ne peut pas dire que le gameplay de la bagnole soit des plus convaincants. C’est brouillon et redondant. On pourrait en dire de même pour tout ce qui concerne les quêtes annexes du jeu, notamment tout ce qui touche aux avant-postes de la milice et autres missions gravitant autour. C’est long, très long, trop long ! Et au moment où vous pensez en avoir vu le bout, Bim !, le coup de massue, on en rajoute trois fois plus ! Sans parler des énigmes de Nygma… Oh la laa c’est vraiment interminable !
Quand je pense que j’avais fait l’aventure à 100 % lors de ma première partie. Une prouesse que je suis bien incapable de reproduire désormais, je n’ai plus ni la patience ni le courage.


Gotham n'aura jamais été aussi belle. Et chaotique.

Fournies avec le Season Pass, quatre missions annexes sont disponibles, chacune centrée sur un vilain: Croc, Mister Freeze, Ra’s Al Ghul et le Chapelier Fou. Clairement du pognon soutiré aux joueurs car ces missions pouvaient parfaitement être disponibles de base dans le jeu d’origine. Mention spéciale aux graphismes lors de la phase hallucinée du Chapelier, le style visuel est vraiment chouette.


Entre les différents gangs, la milice et les nombreux super-vilains, Batman à de quoi s'occuper !

Un grand final en apothéose, à la fois crépusculaire et emplit d’un espoir ténu. La dernière scène avec les deux vauriens dans la rue laisse en suspens de nombreuses questions...

 

LA VENGEANCE DE CATWOMAN (2015)

Après avoir été séquestrée par « Eddy » (Selina appelle tout le monde par son prénom), la voleuse décide de se venger de son kidnappeur en mettant un terme définitif à toutes ses activités. Et pour cela elle se rend à son quartier général, un magasin de jouets. Après s’être débarrassé des derniers larbins de l’homme-Mystère elle débarque au cœur de sa planque où elle devra vaincre des dizaines de robots avant de pouvoir faire griller la place.

Une séquence franchement pas simple entre les dizaines de robots et le sol électrifié

Là aussi très court, il est toutefois plus corsé que le supplément centré sur Harley. La miss au fouet est toujours aussi plaisante à jouer, et son sarcasme sexy apporte beaucoup de légèreté à cet univers très pesant habituellement. J’aurai tellement aimé un jeu complet avec cette Catwoman là !

 

RED HOOD (2015)

Autre DLC mais assez particulier celui-là. En effet, Jason Todd est le seul personnage que l’on incarne dans la saga à ne pas être réticent aux armes à feu. Et à tuer.


Un as de la gachette (droite)

Et rien que ça confère à cette petite aventure une ambiance toute autre. Car voir notre personnage assassiner de sang-froid tout le monde là où tous les autres ne font que les mettre hors d’état de nuire ça fait son petit effet. Et il n’y va pas avec le dos de la cuillère je peux vous le dire !
Au-delà de ça, ce petit scénario reste dans la forme semblable au reste.


Quelle que soit la réponse de ce pauvre bougre, son destin est scellé. Jason n'est pas du genre à faire de prisonniers...

Deux environnements différents seront à « nettoyer » avec en boss de fin Black Mask qui aura décidément traversé très difficilement toute cette saga...

 

GCPD: ÉTAT D'URGENCE (2015)

Dans la peau de Nightwing, il faut empêcher Oswald Cobblepot de s’évader du GCPD. En dehors du fait d’incarner Dick Grayson - qui est mon personnage préféré du Batverse - il n’y a rien de particulièrement notable à raconter sur cette historiette assez banale.


"C'est lui le nouveau Batman ?" "Vous allez regretter d'avoir dit ça !"

Faut savoir maîtriser toutes les notions de combat par contre car il y a du monde en face !

 

PILE OU FACE (2015)

Retour avec Tim Drake sous sa cape de Robin pour ce qui sera la conclusion assez décevante de tout l’univers Arkham. Il s’agira de mettre une fois de plus la main sur Harvey Dent qui fait encore des siennes.


"Mais je ne l'ai pas déjà mis 15 fois en cellule celui-là !"

Avec dans l’oreillette Oracle (autrement dit sa fiancée Barbara Gordon) il tente d’accuser le coup d’être devenu l’héritier du Batman. Une tâche qui lui semble bien trop lourde à porter pour ses seules épaules. À noter un dernier affrontement contre le dernier carré du boss au visage cramé assez corsé.

 

 

Parcourir de nouveau cette franchise de A à Z aura été vraiment agréable malgré ses quelques fausses notes. Clairement en-dessous du reste, Blackgate et Knight offrent une jouabilité trop désordonnée pour qu’on puisse apprécier l’expérience à leur juste valeur (boutons mal placés sur DS et Batmobile crispante sur Knight).

Malgré ces - maigres - reproches, on ne peut que constater le travail immense de Rocksteady sur cette saga époustouflante, qui se paye le luxe d’un système de combat novateur ultra rythmé et exigeant dès lors que l’on souhaite être performant. Les séquences de prédateur ne sont pas en reste et on s’amuse à « être » le Batman dans sa forme la plus pure: un être invisible et terrifiant.
Les scénarios en font sans doute parfois trop, histoire de pouvoir caser une galerie de méchant assez conséquente mais dans l’ensemble là aussi le travail est fait est bien fait. Et avec la manière je vous prie de me croire tellement encore une fois le respect du matériau de base est scrupuleusement suivi (à quelques modifications près, les plus marquantes étant le remplacement de Dick Grayson par Tim Drake en tant que copain de Barbara et l’absence de Damian - du moins il n’est jamais mentionné).

Si vous n’avez jamais fait les « Batman Arkham », vous êtes clairement passé à côté de quelque chose et je ne peux que conseiller de vous y atteler au plus vite. Vous serez surpris par la qualité de ces titres dans tous les domaines qu’ils soient visuels, narratif ou de jouabilité. Ainsi que par leur inventivité et leur audace, deux notions qui font cruellement défaut aujourd’hui dans le jeu vidéo.